13 avril 2017

Jigoro Kano

La Vie de Jigoro Kano

Jigoro Kano naquit le 28 octobre 1860 a Mikage, près de Kobe, dans le district de Hyogo. Il était le troisième enfant de Jirosaku Mareshiba Kano, intendant naval du Shogun Tokugawa.
De santé fragile mais d’une intelligence très ardente, il fut surnommé lorsqu’il était enfant « Nobe no Suke » d’après le nom d’un samouraï (guerrier de haut rang) qui, comme lui, était fin et fragile.
Le jeune Kano était brillant dans ses études mais, de par sa constitution menue, il ne pouvait pratiquer les activités sportives de l’époque et était continuellement confronté aux moqueries et aux mauvais traitements de ses camarades plus robustes que lui. Il décida alors de se fortifier physiquement en suivant un programme de développement musculaire : la gymnastique et le base-ball.

C’est à l’âge de 17 ans qu’il poussa pour la première fois les portes d’un Dojo de Ju-Jitsu qui avait survécu, car à l’époque cet art martial avait complètement perdu de son prestige.
C’est à partir de ce moment, alors qu’il était étudiant à l’Université de Tokyo, qu’il décida d’étudier un style de Ju-Jitsu : le Tenjin Shinyo-ryu, enseigné par maître Fukada Hachinosuke. Dans cette école, il étudia les coups frappés : Ate-Waza, et les techniques de contrôle : Katame-Waza. Il fut tout d’abord surpris puis ensuite passionné pour cet art martial et progressa très rapidement car maître Fukada avait peu d’élèves.
Jigoro Kano remonte dans le passé à l’heure où la jeunesse japonaise ne s’intéresse plus qu’au moderne.
En 1879, maître Fukada meurt et son fils âgés également peu après. Une page est tournée pour Jigoro Kano, qui, sans abandonner ses études, se met à la recherche d’un autre professeur.

En 1881, il obtient sa licence de lettres et de sciences politiques. La même année, il rejoignit une école de Ju-Jitsu de style Kito-ryu où il y appris les techniques de projection : Nage-Waza.
Sous la direction de maître Likubo Tsunetoshi, il découvrit un style de Ju-Jitsu apparaissant d’avantage comme un art, ainsi qu’une devise qu’il fera sienne : « Minimum d’énergie, Maximum d’efficacité ».
Désormais, la route de Jigoro Kano était toute tracée. Il allait de plus en plus souvent à la bibliothèque pour y chercher des documents ou manuscrits concernant les anciennes écoles de Ju-Jitsu et leurs secrets tels que Sekiguchi-ryu ou Seigo-ryu.
Il décida ensuite de faire une synthèse sur le Ju-Jitsu. Il se servit des documents et manuscrits qu’il emprunta pour agrandir ses connaissances sur le Ju-Jitsu.
En 1882, sa synthèse sur le Ju-Jitsu pris forme. Elle était rationnelle, puisant ses racines dans ce qui s’était fait de mieux autrefois, dans des écoles désormais oubliées de tous. Mais surtout, il entrevit que les possibilités d’un art martial était bien au-delà du physique et qu’entant qu’école de maîtrise de soi celui-ci pouvait être un moyen d’élévation humaine, un levier pour le développement moral pour l’individu comme pour la société.

Jigoro Kano appela sa synthèse « JUDO » voie de la souplesse.

D’autres y avait pensés avant lui, notamment Jikishin-ryu. Mais de par son rang qu’il occupera dans la société, de par son talent pédagogique et sa position communicative, Jigoro Kano aura l’impact nécessaire à la popularisation de l’appellation, qui relit une idée généreuse et un idéal élevé.
En remplaçant « Jitsu » par « do », il sauva un vieil art martial de l’oubli en lui donnant une autre dimension.

 

En février 1882, le Judo « Kodokan », institut du grand principe, ouvrit ses portes et fut un véritable laboratoire de recherches et de mis au point. La première salle d’entraînement fut installée dans l’enceinte du temple Eishoji à Tokyo et Jigoro Kano avait alors neuf élèves évoluant sur les douze premiers tatamis.
Le Kodokan déménagea à plusieurs reprises, gagna des disciples, fit ses premières rencontres avec d’autres styles Ju-Jitsu. Ses disciples étaient tous aussi passionnés que lui.
En 1885, Jigoro Kano arriva à la maturité de son système. Le nouveau Judo fut débarrassé de l’esprit féodal des anciennes écoles de Ju-Jitsu et fut codifié scientifiquement.
Ainsi fut mis au point le Gokyo : les techniques de projections regroupant 40 projections de base réparties en cinq séries de huit mouvements suivant cinq principes. Des procédés d’entraînement à caractère éducatif augmenta le nouveau Judo, comme la mise au point des Ukémis : brise-chute.

Il élimina de sa méthode les prises dangereuses et les coups frappés de l’ancien Ju-Jitsu pour ne retenir que ce qui était praticable en assaut sportif, nan dangereux. L’essentiel du nouveau Judo fut composé de projections et d’immobilisations.
En 1886, il fut plusieurs voyages en Europe. Il effectua plusiers démonstrations dont une, pour la première en France, à Marseille.
En 1889, Jigoro Kano avait 600 éléves.
En 1891, il se marit avec Sumako Takezoe qui lui donna trois fils et cinq filles.
Jigoro Kano pensait qu’après sa synthèse, le Judo pouvait s’enrichir à l’aide d’autres disciplines.

En 1908, le Parlement de Tokyo approuve la loi introduisant dans le programme des écoles le Kendo ainsi que le Judo.
En 1909, Jigoro Kano est le premier japonais à être membre du Comité International Olympique.
En 1911, il fonde l’Association Athlétique du Japon et en devient Président.
En 1922, il rencontra maître Funakoshi Gishin, père du Karaté moderne, et l’invita à une démonstration dans le cadre du Kodokan.
En 1930, il rencontra Maître Morihei Ueshiba, fondateur de l’aïkido. Il décida d’envoyer plusieurs de ses élèves étudier l’Aïkido. Mais il était trop tard pour créer une synthèse de tous les anciens Budo. D’autres maîtres avait pris place dans le monde du Budo, auquel la jeunesse japonaise s’intéressait désormais de plus en plus. Les grandes voies du combat à « mains nues » : Aïkido, Judo, Karaté continueront d’évoluer séparément. Jigoro Kano devait partager dans un monde où quelques trente ans auparavant, il avait été un des seuls à croire encore en un avenir des anciens arts martiaux de son pays.

 

En 1933, il visita une nouvelle fois l’Europe et proposa Tokyo pour les Jeux Olympiques de 1940.
En 1938, au Caire, il proposa lors de la réunion du Comité Olympique International de faire admettre le Judo aux J.O.. Mais il mourut à son retour, le 4 mars 1938, à l’âge de 78 ans, d’une pneumonie sur le bateau Hikawa.
1964, premier J.O. pour le Judo comme sport de démonstration, à Tokyo.
Le judo sera définitivement reconnu sport Olympique en 1972 aux J.O. de Munich.